Clarisse EDWARDS : De la fibre au fil, un artisanat vivant et engagé
Je suis Clarisse Edwards, 40 ans, mère de quatre enfants, passionnée depuis l’enfance par les arts textiles. Cette passion est née à l’âge de 10 ans, en observant des femmes crocheter avec habileté et douceur. Issue d’une famille d’artisans — mon père tapissier et ma tante couturière — j’ai grandi bercée par le bruit des machines à coudre et les longues nuits de travail artisanal. De cette ambiance est né mon rêve de devenir couturière.
Ce rêve, je l’ai concrétisé en créant ma structure, SASU SARAFINA Confection, par laquelle j’exprime ma créativité et valorise l’artisanat local. Mon objectif : transmettre des valeurs de persévérance et d’amour du travail bien fait à travers chaque création.
Pour enrichir mon savoir-faire, j’ai suivi un stage de filage de coton avec l’association GADEPAM. Cette formation a été un tournant : elle m’a permis de mieux comprendre la matière, de la respecter, et d’en faire un pilier de ma pratique. Le filage fait aujourd’hui partie intégrante de mon processus de création, renforçant mon lien profond avec les fibres et les traditions textiles.
Grâce au PTAG de la CTH, j’ai pu explorer un savoir-faire rare en Guyane : la transformation artisanale du coton, de la cueillette à la couture. Tout commence par la récolte de coton sur des arbres non exploités, puis le retrait minutieux des graines. Ensuite vient le cardage, qui aligne les fibres, suivi du filage, essentiel pour obtenir un fil résistant et harmonieux.
J’ai opté pour la teinture végétale, utilisant des ingrédients naturels comme la pelure d’oignon ou la betterave, ce qui donne à chaque création une teinte unique. Le tissage, très technique, demande patience et précision : la moindre erreur oblige parfois à tout recommencer. Enfin, la couture vient clore ce long processus.
Partie pour réaliser une trousse, j’ai finalement confectionné un sac, guidée par les qualités du tissu obtenu. Ce projet est un hommage à la tradition, à la lenteur du geste, au respect de la matière et à la liberté créative. Il raconte une histoire : celle d’un artisanat local, engagé et vivant.